Aimer…

Y a-t-il un âge pour conjuguer le verbe aimer? Dans ma vie j’ai eu beaucoup de chance car j’ai eu le privilège d’être aimée et d’aimer.

Je veux parler d’un amour comme on en rencontre très rarement, je ne parle pas d’amourette ou d’emballement ou d’étreinte… Je parlerais plutôt de connexion, d’une forme de télépathie amoureuse qui s’installe sans même que vous vous en aperceviez. Tout est fluide, comme une évidence, une vibration à l’unisson.

 

J’ai très récemment perdu mon premier époux, le père de ma fille unique. Cet homme m’a vraiment appris ce qu’est l’amour, il m’a guidée vers ma découverte de l’amour, j’avais à peine 23 ans.

Cet homme, m’a appris avant toute chose que l’amour est un élan qui va vers l’autre et non vers soi. Il m’a appris à donner sans attendre en retour. Il m’a appris à aimer dans le respect de la différence. Il m’a appris une chose essentielle c’est qu’aimer c’est rendre celui ou celle qu’on aime plus fort, plus beau, plus talentueux. Aimer c’est révéler à l’autre combien il est unique et précieux.

Aimer, ce n’est pas entraver, bien au contraire, c’est offrir une paire d’ailes immenses. Mon premier amoureux a été cela, il m’a laissé m’envoler avec des ailes toutes neuves pour mieux vivre ma vie et me rendre fière et femme, même si c’était pour aller vers un nouvel amour et faire un autre choix que de continuer ma route à ses côtés.

Il ne m’a jamais fait de mal, et m’a laissée partir même si cela lui brisait le coeur… Un homme d’une générosité, d’une sagesse comme il n’en existe peu.

Jamais je ne parviendrais à faire le deuil de cet amour perdu car plus jamais aujourd’hui nous ne pourrons nous parler…

Pour lui ce qui comptait était mon bonheur, avec lui ou sans lui, mais uniquement mon bonheur.

C’est cela aimer. Jean-Max, tel était son prénom, est parti alors que nous n’étions plus mariés depuis fort longtemps, il n’avait jamais refait sa vie après moi. Nous nous rencontrions régulièrement veillant l’un sur l’autre jusqu’à la fin et je suis aujourd’hui si fière d’avoir été la femme de sa vie et de l’enseignement qu’il m’a transmis.

Depuis cette rencontre qui m’a enrichie, j’ai suivi ce modèle, aimer c’est avant tout respecter l’autre, ne pas l’écraser, l’emprisonner mais plutôt le libérer de tous les doutes qui peuvent traverser son esprit.

L’amour est un sentiment merveilleux qui existe, pas seulement dans les contes ou histoires pour enfant, encore faut-il le voir, et le préserver. Un véritable amour vous transforme et vous rend meilleur.

Aujourd’hui je sais que je vais en choquer plus d’un en disant que je me suis marié trois fois, je me suis engagée trois fois au total et je pense que si j’ai été autant aimée par les hommes c’est grâce à ce que Jean-Max a fait de moi, une femme libre, fière, émancipée, cultivée…

Mon deuxième amour m’a, quant à lui, donné un corps, il m’a appris à l’aimer, (moi anorexique qui refusait le mien,  la mal-aimée de ses parents, le vilain petit canard…) il m’a montré que j’étais belle en me chantant la mélodie des sabots d’Hélène…

Il m’a appris l’étreinte, le baiser, l’embrasement physique, il m’a faite femme d’une autre manière et je lui en serais éternellement reconnaissante… mais son amour était devenu trop étouffant et un jour je me suis envolée car je ne suis pas une femme qu’on enferme même dans une prison dorée…

J’ai ensuite rencontrée un homme beaucoup plus jeune que moi, j’avais 40 ans à peine, je me sentais belle enfin! sûre de moi et de mon charme, j’ai laissé mon coeur chaviré et j’ai aimé comme Jean-Max me l’avait appris.

J’ai aimé, tout donné sans compter,  sans prendre garde et je me suis blessée… car tous les hommes n’aiment pas à la manière que Jean-Max, certains hommes vous aspirent sans rien donner. Cet homme là, m’a aspirée, détruite, je me suis laissée enterrée. Il a coupé mes ailes…

Quand j’ai pu enfin me libérer (j’avais 58 ans) je ne tenais plus sur mes jambes, ma beauté s’était envolée (en tout cas c’est ce que je croyais) je n’avais plus confiance en moi. J’ai dû rester deux ans seule pour reprendre le cours de ma vie, tout doucement me remettre sur mes pattes et réapprendre à faire confiance, aux autres, aux hommes, et à moi-même.

A 60 ans, l’amour semble  avoir à nouveau décider de croiser mon chemin…. et si j’écris ce billet aujourd’hui c’est que je me pose une question comment une telle chose peut-elle se produire? De ma jeunesse il ne reste plus rien, de ma beauté je ne suis plus certaine, sauf quand je sens son regard dans le mien et sa main sur ma joue.

Ai-je le droit aujourd’hui encore de faire confiance en l’amour? J’avoue que je suis hésitante, sur mes gardes, je n’ai pas confiance surtout en moi, incapable aujourd’hui de m’engager une fois encore….

Au fur et à mesure des années, j’ai appris à savoir ce que je veux et surtout ce que je ne veux plus et surtout je sais que l’amour et le chagrin sont des frères siamois, ils ne vont pas l’un sans l’autre…et que je n’ai plus envie de souffrir ou d’avoir peur…

Indissociables sont l’amour, le chagrin, le risque, mais pouvons nous nous passer d’aimer car aimer et être aimer n’est ce pas cela qui donne un sens à notre vie et nous fait valser….

 

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3 thoughts on “Aimer…

  1. Magnifique article… Certaines personnes ne connaitront jamais cet amour. Pourtant c’est l’essentiel, c’est le moteur de notre vie.
    Tu vas retrouver tes ailes très vite, il faut juste être patience car les plumes mettent du temps à repousser <3
    Je t'aime

  2. Je n’ai pas grand chose à dire si ce n’est que ton article m’a touché au plus profond de moi, il a fait résonance et j’en ai été émue… Je vis depuis 4 années maintenant un amour respectueux, aimant la différence de l’autre, la cultivant et formant une équipe, un peu comme ce que tu nous a raconté de ton histoire. J’espère que cet homme partagera ma vie longtemps et si ce n’est pas le cas, qu’on se sera apporté de belles choses tous les deux 🙂

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