Là où chantent les écrevisses

Je viens aujourd’hui vous livrer un chef d’oeuvre, une ode à la nature, à l’amour, au courage, à la solitude, ce livre m’a accompagnée pendant 15 jours. J’avoue ne pas être encore tout à fait sortie du marais, j’entends encore le chant des écrevisses, j’aperçois au loin Kia sur sa barque….lisez ce livre vous en sortirez grandis, plus forts, et surtout plus humbles….

Humus » et « humilité » partagent la même racine étymologique, et lorsqu’un bon roman est au service de la nature, celui-ci conjugue la modestie au grandiose. Il entre en effet dans les pouvoirs de la littérature de faire humer des parfums, de refléter une lumière, de rendre la consistance de la terre.

Ce livre est aussi un enchantement car il touche du doigt la préoccupation actuelle sur notre éco-système, sur notre planète que nous avons tant malmenée par ignorance.

Dans Là où chantent les écrevisses, de Delia Owens, le sol est tourbeux et sablonneux. Il s’agit d’un marais côtier de Caroline du Nord, qui a échappé au saccage des hommes. Il est survolé par des goélands et des oies des neiges, planté de houx et de sycomores, de chênes et de noyers blancs, peuplé de hérons et de bécassines.

L’histoire:

La fille des marais

Cet estuaire déprécié possède sa vestale : Kya Clark, dont « le marais est la seule famille », une fille qui a poussé face à l’océan, au cœur des marécages, qui, au fil des ans, a échappé aux services sociaux comme aux agents de police. Une présumée sauvageonne qui vit seule depuis l’âge de 10 ans dans un cabanon sans confort que sa mère et ses quatre frères et sœurs ont déserté quatre ans plus tôt, la laissant avec un père alcoolique, bientôt, lui aussi, définitivement absent ;

Une prétendue « idiote » en ce qu’elle n’a passé qu’une journée à l’école, où elle fut surnommée « la fille des marais » et « mademoiselle Neandertal ». Elle a appris à survivre, échangeant moules et poissons contre des vêtements et du carburant pour sa barque et la lampe à pétrole. Elle se nourrit de gruau et de crevettes. Elle connaît les horaires des marées par cœur et navigue s’émerveillant chaque jour des richesses de son marais.

Ce roman est d’une grande délicatesse. Il a rallumé en moi mes convictions profondes, mon amour pour la nature, ma lutte contre le racisme, l’injustice, l’ignorance, la bêtise humaine….

J’aurais voulu prendre Kia dans mes bras pour la protéger, l’aimer, mais c’est elle qui m’a donné une leçon de vie par son courage, sa détermination à survivre envers et contre tout. C’est elle aussi qui nous donne une véritable leçon d’éducation. Qu’apprenons-nous dans nos livres? Comment apprendre la richesse de la nature si l’on ne la parcoure pas, si on ne l’écoute pas, si on ne la respire pas….

Kia est devenue imbattable sur tout ce qui concerne l’éco-système de son marécage, c’est sa richesse, et sa victoire.

Dans ce roman vous découvrirez des sentiments nobles (notamment ceux du coeur de Kia qui ne triche jamais), vous découvrirez aussi la bassesse humaine, la couardise, la traîtrise.

Malgré le parcours qui va être le sien, Kia reste la même, la jeune femme des marais, forte, debout, sa longue tresse lui descendant jusqu’aux reins, la jeune femme qui sait parler aux hérons, aux grues cendrées, et qui sait entendre le chant des écrevisses et se détourne des persiffleurs…

Je vous souhaite une très belle lecture, un très beau voyage…

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