Mauvaises Herbes!

Un vrai coup de coeur, un saut à pieds joints dans ma jeunesse d’éducatrice, ce film Mauvaises Herbes est une bouffée de fraîcheur et d’optimisme.

Ce film est aussi une leçon de vie que bien des parents et des adolescents devraient aller voir!

L’histoire:

Waël, un ancien enfant des rues, (et pas de n’importe quelle rue),  les rues du Liban au moment de la guerre, vit aujourd’hui en banlieue parisienne de petites arnaques qu’il commet avec Monique, une femme à la retraite qui tient visiblement beaucoup à lui.
Sa vie prend un tournant le jour où un ami de cette dernière, Victor, lui offre, sur insistance de Monique, un petit job bénévole dans son centre d’enfants exclus du système scolaire.
Waël se retrouve peu à peu responsable d’un groupe de six adolescents expulsés pour absentéisme, insolence ou encore port d’arme.
De cette rencontre explosive entre « mauvaises herbes » va naître un véritable miracle.

Ce film de Kheiron est une comédie à la fois drôle et en même temps pleine de sagesse et de vérité. Kheiron a puisé dans sa vie d’éducateur pour nous délivrer cette histoire. Il s’est souvenu du temps où il était éducateur et où il consacrait tout son temps aux jeunes en difficultés.
Ce film m’a touchée bien évidemment car il raconte un peu mon histoire. J’ai travaillé dans l’insertion de jeunes délinquants pendant 30 ans de ma vie, et même si cette profession est difficile, jamais je n’aurais souhaité d’un autre parcours professionnel.
J’ai passé le concours en externe à la Protection Judiciaire de la Jeunesse, en sentant au fond de moi-même que je pouvais aider et comprendre ces gamins, et je crois que ces jeunes m’ont encore plus  apporté que je ne leur ai donné.
Mais pour faire ce métier, il faut de l’empathie, du dévouement, de l’amour, de la compréhension, qualités obsolètes dans ce monde du travail qui ne rime qu’avec réussite, chiffre, quotas…. Très humblement je pense que ce métier ne peut se choisir à la légère.
Ce film raconte une histoire fraîche, authentique, spontanée et tendre. La complicité qui unit Catherine Deneuve et Kheiron est touchante et drôle et ne manque pas de fantaisie, un duo de délinquants plus qu’original!
A ce duo, on ajoute , un André Dussollier brillant et épatant, et bien sûr cette bande de jeunes en difficultés, tous plus vrais que nature, ce film devient un vrai petit bijou…
Malgré le ton humoristique distillé pendant tout le film le sujet est à prendre au sérieux (et je suis bien placée pour le savoir). De ce film émerge un parfum de vérité, au sujet des enfants de la guerre, et au sujet des jeunes « en galère » autour de nous, des révoltés, des laissés pour compte, des exclus.
Effectivement toute notre jeunesse n’est pas assidue à l’effort, pas encline à aimer l’école, mais ce que le film vous montre bien c’est qu’il n’y a pas d’enfants mauvais… Ceux sont souvent les situations qui ne sont pas favorables à l’épanouissement d’un enfant (difficultés familiales, conditions de vie, abandons….) Chaque enfant mérite qu’on regarde de plus près sa situation pour le mener si possible vers le mieux être, la réussite et l’estime de soi.
En chaque enfant il y a un potentiel, et c’est le travail de l’éducateur de le découvrir, c’est le travail de l’éducateur que de faire émerger chez chaque jeune en détresse quelque chose de bon.
« Il n’y a pas de mauvaises herbes, de mauvais hommes, il n’y a que de mauvais agriculteurs »  Victor Hugo.
Voyez-vous moi, à cela j’y crois et en sortant du cinéma j’étais encore plus fière et heureuse d’être éducateur!
Je dédie en toute humilité ce billet sur mon blog à tous ces jeunes que j’ai suivis, les Bilel, les Karim, les Nabil, les Naïma…..
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La guerre des sous

Pourquoi la majorité des querelles, grandes ou petites ont toutes pour origine l’appât du gain?

 

 

L’argent semble être devenu un véritable poison! Ceux qui en ont, en veulent davantage, ceux qui n’en n’ont pas le convoitent…. Pourquoi amasser de l’argent, amasser des biens, être propriétaire, avoir une voiture plus belle que celle du voisin, pourquoi vouloir toujours plus, pourquoi l’homme est-il éternellement insatisfait?

Pourquoi « avoir de l’avoir dans ses armoires » comme le chante si bien Alain Souchon devient-il la préoccupation principale de pratiquement chacun d’entre nous? La seule manière de se sentir « intégré » ou de se sentir « heureux »? Pourquoi oublions nous tous que nous ne sommes que « locataires » ici bas? Je ne dis pas que l’argent n’est pas important mais une fois que l’on a acquis un certain niveau de bien-être pourquoi la quête ne s’arrête-t-elle pas enfin?

Pourquoi ne pas poser ses valises, et respirer admirer le paysage, la nature, et se satisfaire simplement d’être en vie et en pleine santé.

L’amour et la santé voilà les seules richesses à mes yeux, que fait-on seul, même riche?

En ce qui me concerne, je suis persuadée et je n’ai jamais cherché l’appât du gain, gagner plus pourquoi faire? Très souvent, on ne dispose jamais de temps pour le dépenser!

J’ai toujours été « insensible » à l’appât du gain, amasser mais pourquoi donc? Je ne dis pas que je suis dédaigneuse face à l’argent, cela est bien agréable d’en avoir mais si j’ai épargné c’est avant tout pour sécuriser un tant soit peu le périmètre, surtout lorsqu’on est responsable d’un enfant.

Je suis heureuse aujourd’hui de ce que j’ai acquis et je ne convoite rien de plus si ce n’est la paix, la sérénité, l’amour. Il m’arrive comme tout un chacun d’avoir parfois « la fièvre acheteuse » mais c’est souvent lorsque je me sens vide à l’intérieur, mal aimée, délaissée et que mon parcours de vie perd de son sens…. Alors c’est dans ce cas que la méditation est bien utile, le questionnement, la prise de conscience est nécessaire. « L’oeil était dans la tombe est regardé Caïn » Car, si ce n’est la quête d’amour quel est mon véritable désir? Sûrement pas au fond d’avoir une nouvelle paire de chaussures!

Qu’est ce qui me pousse à continuer le chemin, l’achat de « l’iphone 8 » ou plutôt retrouver un compagnon de route, une main dans la mienne, un doux baiser sur mes lèvres, la visite d’une amie, le rire d’un enfant, le sourire d’un passant, les baisers baveux de mes chiens…qu’y a t-il de plus précieux que cela?

Je crois que je suis une foule sentimentale à moi toute seule, je vis dans le monde des « bisounours », je ne parviens jamais à montrer les dents et surtout pas pour des questions d’argent, il est si doux de donner sans que rien ne nous soit exigé, faire plaisir à l’autre n’est-il pas plus jouissif que de se gâter soi-même.

J’ai eu l’immense chagrin de perdre mon père en septembre dernier et en janvier, je reste inconsolable, malgré le fait que ce père a été absent pour moi, si dur parfois, si peu compréhensif, ma belle-mère de même, quant à mes deux soeurs elles dansent autour d’un héritage en espérant en tirer le meilleur parti.

Moi à ce jour, je prends conscience que le seul lien qui me liait à ce semblant de famille était mon père et aujourd’hui son silence, son départ ont définitivement mis un terme aux relations avec mes soeurs et ma belle-mère. Quoique belliqueuses, mes soeurs restent mes soeurs et je ne parviens toujours pas à comprendre en quoi la possession de tout un héritage va apaiser le chagrin d’avoir perdu un père et tout cela en écrasant par leur méchanceté leur soeur que je suis malgré tout, qu’elles le veuillent ou non, leur père est aussi le mien.

Je suppose qu’à chaque famille, ses problèmes, à chaque décès, un problème d’héritage et un partage difficile. Comment une famille qui se crée grâce à l’amour d’un homme et d’une femme peut-il se transformer en  une haine glaciale et sans limite.

Ce deuil, ce pseudo héritage, m’ont permis de réfléchir encore davantage à mon rapport  à l’argent et à la consommation c’est ce qui justifie ce billet aujourd’hui. Mon père était très économe et il laisse derrière lui des biens,  mais je me rends compte aujourd’hui que le chagrin de ne pas avoir eu de père ne sera remplacé par aucun pécule. Depuis toujours ma vie n’a rien eu de facile et que je me suis habituée depuis mes 20 ans  à me restreindre même au moment où ma situation professionnelle a été la plus avantageuse, j’ai continué à avoir le même train de vie et à faire attention à l’argent (entre autres pour mettre à l’abri ma fille).

Ainsi, aujourd’hui j’ai réussi à construire ma vie comme une fourmi, mais fière de l’être, j’ai choyé ma fille, choyé mes amies avec mes moyens, mais surtout pas avec de l’argent ou des cadeaux hors de prix mais avec toute ma disponibilité et mon amour et c’est tout cet amour qui me rend plus riche que beaucoup de personnes autour de moi, à commencer par mon ancienne famille, mes soeurs et ma belle-mère et je leur souhaite un jour de connaitre, elles aussi, le plaisir de donner sans rien attendre en retour.

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