Le commandant

Je suis allée voir la semaine dernière avec une amie le film Cousteau. Cette séance cinéma, je l’attendais avec impatience, imaginant redécouvrir les fonds sous marins et ses trésors, et bien ce n’est pas vraiment cela que j’ai découvert mais plutôt la vie, le parcours personnel et professionnel de cet homme dont la passion pour le monde aquatique était telle qu’il en a perdu tout bon sens, se laissant happé, et emporté par une passion qui s’est avérée, mais c’est juste mon avis, dévastatrice.

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Je me suis rendu compte que j’étais tout à fait ignorante au sujet de ce « personnage » qu’était le commandant Cousteau. Je connaissais, comme chacun, ses recherches, la Calypso si célèbre, le musée Océanographique de Monaco….
nMais ce qui se cachait derrière ce chercheur adulé je l’ignorais et aussi curieux que cela puisse paraître cela l’a fait descendre pour moi de son piédestal.

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L’histoire:

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1948. Jacques-Yves Cousteau, sa femme et ses deux fils, vivent au paradis, dans une jolie maison surplombant la mer Méditerranée.
nCette magnifique demeure, il a pu se l’offrir grâce à la vente de sa première invention le scaphandre autonome qui permet de respirer sous l’eau.
nGrâce à son invention, il ne rêve que d’aventure, il a découvert un nouveau monde. Désormais, ce monde, il veut l’explorer. Et pour ça, il est prêt à tout sacrifier.

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Pour rendre compte de cette aventure humaine hors du commun, Jérôme Salle, le réalisateur, choisit comme axe dramatique les rapports entre Cousteau (joué à la perfection par Lambert Wilson , il en a presque le physique) et son fils Philippe Cousteau, rôle tenu par un Pierre Niney comme toujours authentique, touchant, sauvage, inhibé, il campe à la perfection la personnalité du fils.
nLe rôle de la mère est tenue par Audrey Tautou, Simone est une superbe femme qui se laisse entraînée par la folie de son mari, en oublie sa vie de mère, de femme, et accepte l’inacceptable.
nElle est aussi touchante et authentique qu’une Simone Signoret.

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Certains cinéphiles sont sûrement déçus de ne pas avoir eu leur quota d’images d’océans, de fonds marins, de faune et flore sous-marine, en ce qui me concerne ma déception c’est de voir qu’un homme aussi intélligent, ingénieux chercheur, a mis son énergie à détruire sa famille et en partie notre planète et notamment l’Océan pour satisfaire un égo surdimensionné!

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La seule exception : la séquence de l’Antarctique, où passe enfin un peu de prise de conscience, de culpabilité, de respect face à notre planète et cette scène magnifique où Cousteau essuie ses bottes avant de s’enfoncer sur la banquise, montre ce qu’aurait pu apporter cet homme s’il n’était pas autant focalisé sur son nombril!
nAu milieu du film, Jérôme Salle fait de la haine entre le fils Philippe (Pierre Niney) et le père, un thème majeur. Parmi les griefs adressés au « grand homme » : égocentrisme démesuré et narcissisme forcené.

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Tout devient alors beaucoup plus intéressant, d’autant que ces défauts sont largement illustrés. Et que Wilson et Niney excellents dans ce moment, où ils ont vraiment quelque chose à jouer.
nLe mépris de « JYC » pour l’environnement (on vous parle d’un temps antérieur à Nicolas Hulot) est traité, mais très édulcoré. Il suffit de regarder Le Monde du silence du vrai Cousteau, palme d’or à Cannes en 1956, pour se faire une idée des tortures infligées alors aux animaux par l’équipage de la Calypso.

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Les Cousteau ont eu deux fils mais on comprend vite que les deux garçons ne se ressemblent guère. Philippe, le cadet, est un casse-cou, amateur d’aventures et de dangers. Tout comme son père, il aime à la folie la mer mais encore plus le ciel qui, d’ailleurs, lui sera fatal.
nJean-Michel, l’aîné, est timoré et réservé. Le film ne lui accordera qu’une place secondaire.
nPierre Niney met tout son talent à faire exister Philippe, cet aventurier à la sensibilité exacerbée et au cœur brisé par l’indifférence de ce père qu’il aime par-dessus tout.

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Il apporte une réelle dimension humaine à ce film d’aventure.
nLa scène de confrontation père/fils dans un restaurant à Los Angeles est très convaincante. Il n’y a rien de pire que d’être déçu par un parent qu’on aime plus que tout. Et pour l’aîné, il n’y a rien de pire que d’être ignoré de son père. Pour satisfaire sa gloire personnelle Cousteau fait passer sa famille à l’arrière plan, les enfants sont envoyés au pensionnat durant des années et Simone est amputée du rôle de mère qu’elle doit jouer.

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Une fois la gloire venue, on découvre un autre aspect du Commandant Cousteau, qui d’aventurier des mers se transforme en vedette narcissique, négociant des millions avec les chaînes de télévision américaines, pour finir en business man accompli, succombant sans remords au charme des jeunes femmes et passant son temps à signer des autographes, où est donc passé le marin?

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Finalement, c’est Simone, la femme de Cousteau qui ranimera la flamme de cette épopée avant tout familiale. Pour se venger des incartades de son mari , elle décide que désormais la Calypso est sa seule maison (elle n’a d’ailleurs pas tort puisque c’est en partie grâce à la vente des bijoux que sa mère lui a légués que le couple a pu acheter ce bateau).
nAudrey Tautou est merveilleuse, elle campe le rôle d’une femme déterminée, indépendante et rebelle, forte en gueule et à la fois pudique, toujours digne, mais qui progressivement de jeune femme enjouée devient une épouse vieillissante, aigrie, abandonnée et alcoolique.

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Si comme moi, vous aimez les films autobiographiques, les films qui abordent des sujets si importants comme la famille, comment on la construit et comment on peut la détruire, si comme moi vous êtes touchés par la détresse dans laquelle nous avons plongé notre planète, allez voir ce film.
nIl est saisissant, rempli d’émotions même s’il vous laisse un goût amer, il vous transmet aussi un message, soyons humbles, soyons généreux, soyons soucieux des uns et des autres et de notre environnement.
nLaissez de votre petit passage sur Terre de beaux échanges, de belles empreintes.

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3 thoughts on “Le commandant

  1. Très bel article, qui nous rappelle que l’intérêt personnel est bien souvent destructeur de notre environnement tant personnel que naturel.

  2. Tu vois la moitié des critiques que j’ai lu sont de ton avis, pas assez d’images océanographiques, on se concentre trop sur la relation père/fils et pas sur le travail de Cousteau… Dommage :/
    Biz Jeny

  3. Je l’ai beaucoup aimé. J’adore vraiment les biopics

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