Voilà longtemps que je ne vous avais pas écrit de post sur l’actualité cinématographique… J’ai profité d’un après-midi de solitude pour aller voir un film que seule une éducatrice comme moi ou une personne touchée profondément par le handicap choisirait d’aller voir.
Eric Toledano et Olivier Nakache ont réussi avec ce film à nous plonger dans la réalité que vivent les professionnels et les bénévoles qui consacrent leur vie à rendre le monde un peu plus humain. Ce film montre à quel point le travail « social » est une vocation, un sacerdoce…
Ce film n’est pas un divertissement, je dirais plutôt que c’est un documentaire, un poignant témoignage de la vie de jeunes adolescents qui cherchent leur avenir professionnel d’un côté et de l’autre côté la problématique de prise en charge des jeunes autistes.
Les deux associations (L’Escale et La voix des Justes) qui travaillent en binôme depuis 20 ans, font un travail remarquable. Elles prennent en charge de jeunes autistes qui n’ont plus leur place dans les établissements hospitaliers, mais ils travaillent également sur la réinsertion des jeunes de banlieue désoeuvrés qu’ils forment sur le terrain au métier d’éducateur.
Donc pour Malik et Bruno c’est double tâche car il n’est pas facile de motiver un adolescent qui se cherche et qui flirte avec les règles à devenir responsable et de surcroît devenir un « soignant » un « accompagnant ». Ces jeunes de banlieue progressent au fil du temps et au rythme du jeune autiste dont ils ont la responsabilité. La devise de ces deux associations étant un éducateur par prise en charge d’un seul malade. Cela demande un encadrement important et des difficultés financières que nous sommes loin d’imaginer quand on n’est pas du métier (contrôles drastiques des autorités qui mettent très souvent des bâtons dans les roues en pointant du doigt « les normes et les cadres du travail social en général »).
Un témoignage émouvant sur la difficulté de prise en charge de ce type de population et des multiples facettes du métier d’éducateur. Les personnels éducatifs et les associations qui prennent sous leurs ailes ces adolescents fragiles et en détresse dont personne ne veut déploient une panoplie extraordinaire de techniques pour tenter la réinsertion et l’épanouissement des jeunes autistes (sport, équithérapie…. Tous ces jeunes sont « hors normes » et ne rentrent pas dans « les cases » et ce n’est qu’avec patience et amour qu’on parvient à les apprivoiser.
En tant qu’éducatrice, combien de fois ai-je été confrontée à ce genre de situation, à batailler pour trouver une place pour ces jeunes qu’on qualifie « d’incasables ».
L’histoire:
Bruno et Malik vivent depuis 20 ans dans un monde à part, celui des enfants et adolescents autistes. Au sein de leurs deux associations respectives, ils forment des jeunes issus des quartiers difficiles pour encadrer ces cas qualifiés « d’hyper complexes ». Une alliance hors du commun pour des personnalités hors normes.
