Mon expérience du Reiki

Quant on a écumé tous les traitements possibles pour soigner une maladie qui s’accroche à votre peau, quand vous arrivez au bout de 40 ans usée, fatiguée, abusée par tous les traitements chimiques pour tenter de combattre et de continuer la route, il vous vient à penser que, peut-être, une médecine tout autre, loin de l’allopathie pourrait vous apporter un peu de réconfort.

C’est ainsi que j’en suis venue tout doucement à pratiquer l’hatha-yoga, puis l’ashtanga, la méditation, la naturopathie….Je me suis également intéressée aux pouvoirs des pierres et peu importe ce que l’on pense de moi le petit quartz rose posé sous mon oreiller me rassure et mon pendentif en rhodonite m’apaise et soulage mon stress.

Des années et des années face à un psychiatre n’ont pas eu le dessus face à une maladie comme l’anorexie mentale. Une maladie qui me poursuit, qui me détruit, que j’essaie de dompter, d’amadouer mais qui m’empêche de me materner, de me faire du bien, de m’aimer, d’aimer mon corps et de le supporter. Ceux qui ne connaissent, ni la dépression, ni la maladie mentale ne peuvent comprendre la souffrance d’une personne dépressive.

Le spleen envahit votre  vie en permanence, il y des hauts et subitement des bas, vous vous croyez guérie mais vous ne l’êtes jamais! L’envie de mourir… lancinante et sournoise est tapie…. Et vous survivez un jour après l’autre avec une quête infinie de sens…

Je n’ai jamais pu m’aimer car personne ne m’a aimé enfant, alors pour essayer de donner du sens à ma vie j’ai décidé de donner tout cet amour que je n’ai pas reçu aux autres et surtout aux adolescents dont je me suis occupés tout au long de ma carrière au Ministère de la Justice. Aujourd’hui c’est tout l’amour que j’essaie de distribuer autour de moi qui donne sens à mon existence, à mon passage ici mais en ce moment j’ai beau pédalé les dénivelés me semblent de plus en plus difficiles à surmonter….

Alors je me suis dit pourquoi pas le reiki, des mains qui ne sont pas les miennes pour apaiser mes maux, pour faire émerger tout ce chagrin enfoui, tapi en moi depuis si longtemps, des larmes qui ne sortent pas, des cris qui ne sortent pas, une colère qui ne s’exprime pas…. Une vie de mensonges en fait où on devient une image pour donner le change car soyons vrais les gens n’aiment pas fréquenter des personnes malades ou toxiques et cela est bien normal. Alors quand on se sent soi-même toxique on essaie de se construire un personnage, une image épanouie, souriante, heureuse mais on s’endort souvent pelotonnée dans son mal-être, son mal de vivre, son chagrin.

Quelle est la définition du Reiki ?

C’est un mot japonais qui signifie « la force de l’esprit » (traduction littérale : « énergie de l’esprit »). C’est l’union de la méditation et du toucher relaxant sur des points du corps, pour favoriser la remise en route des potentiels naturels solutionnant de la personne. Grâce à cela, chacun peut développer ses potentiels naturels intrinsèques pour accéder à son bien-être naturel et durable.

Comme toutes les pratiques énergétiques venues d’Orient (Taï-Chi, Qi-Qong, Aïkido, etc), le Reiki permet de savoir gérer ses énergies. A la différence de ces pratiques, la gestion de nos énergies internes concerne à la fois le corps physique, mais aussi notre esprit (avec ses pensées et ses émotions).

J’ai fait il y a quatre jours l’expérience du Reiki, grâce à la générosité de Sylvia Winterstein car c’est elle qui est venue à moi, comme si un ange avait décidé de me montrer le chemin, je ne suis pas une personne mystique mais j’avoue que cette expérience m’a réellement retournée, bouleversée, catapultée dans un monde obscure où je n’osais plus jamais m’aventurer, mon monde de chagrins…. Sylvia m’a permis de commencer à faire sortir tout ce chagrin, à m’autoriser à accepter de dire que j’ai mal!

Sylvia, par son magnétisme, son don, mais aussi son charisme m’a approchée, m’a touchée et elle a fait émerger des fantômes du passé à en faire couler des torrents de larmes, pendant des jours, des nuits, comme si je n’avais jamais pleuré… Cette expérience n’est pas finie pour moi.

Sylvia m’a fait prendre conscience que je ne peux continuer à cohabiter avec ce mal-être   Sylvia m’a donné envie de sortir de ce chagrin qui entrave ma vie même si aujourd’hui j’ai 60 ans et le sentiment qu’il est déjà trop tard!

Bibliographie si vous vous intéressez au sujet que j’ai évoqué aujourd’hui dans ce billet:

A lire:

Reiki, sagesse et compassion de Patrice Gros. Les notions philosophiques et spirituelles de l’initiation (Le Rocher, 1999).

Reiki : comment les mains guérissent et harmonisent de Tanmaya Honervogt. Un guide pratique illustré (Courrier du livre, 1998).

Le Reiki de Chinta B. Strubin. Résumé des grands principes de la technique. (Bernet-Danilo, 1998).

Reiki de K. Losi. Petit traité illustré pour s’initier aux gestes fondamentaux (De Vecchi, 1998).

ABC du reiki de Paul Wagner. Les bases de la technique, accessibles à tous (Grancher, 2000).

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Prisonnière mais guerriere

Je vous livre aujourd’hui une partie de moi-même, même peut-être plus qu’une partie…. Car telle est ma vie, encore aujourd’hui, je marche sur mon chemin  si chaotique, si douloureux, si problématique parfois, mais je marche encore et je sais que même dans la douleur, même prisonnière je suis une guerrière, une battante, une résiliente.

 

Cette maladie dont on ne parle jamais et qui me touche moi depuis des années, un demi-siècle en fait, n’est pas une maladie d’adolescente uniquement. Certaines, (certains aussi d’ailleurs car cette maladie touche aussi les garçons) en souffrent jusqu’à l’âge adulte et jusqu’à leur mort. Jusqu’à leur départ, parfois précipité, sans n’avoir jamais connu autre chose que les angles de cette prison. Avec tout de même parfois quelques moments furtifs où le corps se fait un peu oublié.

Quelle étrange maladie que l’anorexie mentale, combien de professeurs, médecins, cliniciens se sont penchés dessus en tentant de comprendre où elle prend sa source et comment peut-on en guérir.

Le chemin vers la guérison est long, interminablement long, d’autant plus long quand la maladie est diagnostiquée une fois l’âge adulte atteint. Cette maladie puise sa vitalité au coeur de l’enfance, l’enfance et la  pré-adolescence étant des instants cruciaux pour le développement psychique d’une personne. La maladie est provoquée invariablement par un état émotionnel que nous connaissons tous dans la vie et pourtant parfois cette émotion négative qu’est la peur a des répercussions à vie sur le comportement social d’une personne.

Toute maladie en lien avec la nourriture, anorexie ou boulimie, trouve souvent racine dans l’enfance. Il faut savoir que l’anorexie mentale est une maladie très sournoise et vient d’un sentiment très fort de peur et d’insécurité. Quand on a peur, où qu’on a subi une peur terrible au moment où l’on était enfant et qu’à cette époque on ne comprend pas ce qu’il se passe, on devient un adulte fragile émotionnellement, doté d’une hypersensibilité, instable sur le plan affectif, en quête tout le temps de quelque chose d’irremplaçable.  Toute la vie durant, cette personne mettra en place des mécanismes de défense pour sécuriser au maximum son périmètre, car la seule chose contrôlable dans la vie d’une anorexique angoissée et privée d’amour devient la nourriture. C’est la personne malade qui décide pour elle et non les autres, elle ne subit plus, elle devient capitaine, elle maîtrise, gère, contrôle.

Cette maladie est très sournoise car il n’y a rien de plus jouissif que de se sentir détaché du matériel, de la nourriture, on se sent invincible, moins on mange et plus c’est l’extase, on est au dessus, on est hors du monde, seul et heureux, à l’abri. On n’a jamais conscience de la mort qui rôde au contraire, on est enfin libre, on devient un pur esprit, inatteignable, intouchable.

J’ai perdu ma mère à l’âge de onze ans. Mes parents étaient séparés et après une période de vacances scolaires passées avec mon père, à mon retour, au mois de septembre, ma mère a décidé de ne pas me rouvrir ni la porte de la maison, ni ses bras, ni son coeur……

Sur le moment, quand on est enfant, on n’a aucune conscience des dégâts que peut faire un tel abandon, d’une personne en qui on n’a, en principe, le plus confiance, sa maman. Les conséquences viennent beaucoup plus tard et souvent on est obligé, après une multitude de tentatives de suicide avortées, de situations professionnelles complexes, d’échecs amoureux, de difficultés de socialisation, d’impossibilité de fonder une famille, une multitude de peurs, de larmes, de fugues, de kilos perdus, de trouver le courage d’aller en parler.

Malgré ce long chemin de thérapie, douloureux où il faut tenter de défaire des comportements qu’on pense salvateurs pour soi, le chemin reste parfois sans issue. La maladie s’accroche et à chaque choc émotionnel, elle ressurgit de plus belle. A chaque fois que la peur revient, rôde, l’insécurité se dresse devant vous, la maladie se dresse, elle aussi encore plus forte.

Aujourd’hui, à 60 ans demain, voilà ce qu’est ma vie, un contrôle permanent sur moi-même pour ne pas me faire mal, me brûler les ailes. Chaque déception je me l’attribue, chaque échec je me l’attribue encore et encore… Jamais je ne mets l’autre en cause.

La seule en cause ne peut être que moi, c’est moi qui suis coupable, mauvaise, puisque je n’inspire pas l’amour, ni le respect. Je me laisse berner, abuser, je m’autorise à devenir « un objet » et non un sujet, une vraie personne avec un libre-arbitre puisque ma maman n’a pas voulu m’aimer……

Et même si aujourd’hui j’ai pardonné à ma maman cet abandon si cruel, cela n’empêche pas le manque que j’ai d’elle et le trou béant d’amour qu’elle a laissé et que je ne parviendrais jamais à combler et que personne ne pourra combler c’est ainsi.

Je t’aime maman et j’espère que tu es heureuse au pays des étoiles…

 

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