L’amitié, on en parle?

J’ai toujours été une femme extrêmement « cérébrale » depuis toute jeune, et j’ai l’impression que ce gros défaut ne fait qu’empirer en vieillissant.

Plus le temps passe et plus je me pose de questions sur le sens de la vie, sur ce qui donne sens à la vie, à ma vie.

Je prends de plus en plus conscience qu’à part l’amitié et l’amour tout le reste n’est que poussières…. Mais qu’est-ce que l’amitié? Comment évolue l’amitié avec le temps? Comment distinguer l’amitié, comment savoir si elle est vraie, perenne, infinie, à l’épreuve des coups, à l’épreuve du temps qui passe? L’amitié est-elle différente de l’amour? A part la sexualité qu’est-ce qui différencie l’amitié de l’amour?

Je discute souvent avec mon compagnon, avec ma fille qui se passionne elle aussi depuis la terminale par la philosophie et souvent nous avons des débats intéressants autour de sujets cruciaux: l’amour, l’amitié, la maternité, la bienveillance, la fidélité, la famille…. Et je sens que sur ma fille le temps qui passe modifie aussi sa vision de la vie.

Comme le disait très justement Monsieur Alain Souchon je suis à moi toute seule « une foule sentimentale » et je suis toujours en train de me remettre en question et de remettre en question les rapports que j’entretiens avec mes congénères. Suis-je assez bienveillante? Suis-je aimable, suis-je suffisamment aimante, suis-je assez à l’écoute de l’autre?

Parfois, on s’embrase pour une personne et le feu retombe aussi facilement qu’il a pris pourquoi?

Pourquoi certaines amitiés sont-elles passagères? Est-ce aussi le cas de l’amour? Que ce soit en amitié ou en amour on sait au fond de nous si la relation est authentique ou si elle vient juste combler un manque, un besoin, une attente… Pourquoi à l’inverse, un ami ou un amour se révèle-t-il soudain au bout de quelques années, souvent d’ailleurs à la suite d’un évènement marquant et douloureux de notre vie ( deuil, maladie, dépression, perte d’emploi, chagrin d’amour…) c’est à cet instant précis qu’on prend conscience du lien qui existe et on prend conscience qu’on n’est pas seul.

Pour moi l’amitié rime avec fidélité, bienveillance, loyauté, écoute, disponibilité… autant qu’en amour.

Je prends la mesure aujourd’hui des précautions qu’il faut prendre pour savoir s’entourer des bonnes personnes, combien le temps est précieux, trop précieux pour le gaspiller avec des personnes avec lesquelles nous n’avons pas forcément de points communs. Savoir faire la différence entre la copine et l’amie, l’ami et l’amoureux, l’amoureux et l’amant?

J’ai vraiment pris conscience par exemple au moment de la séparation d’avec mon mari combien j’avais pris pour de l’amour ce qui n’en était pas. Un homme aimant m’aurait aider à me soigner plutôt que de ne penser qu’à son propre confort. L’amour n’est pas sacrifice, mais pour aimer il faut se sentir capable de se priver pour l’être qu’on aime, et cela je l’ai fait et à chaque fois que j’ai aimé, je me suis infligée beaucoup de privations par amour… Mais quand on aime on ne prend pas conscience qu’on se prive c’est quand l’amour s’est envolé qu’on réalise combien on a mis de choses de côté, combien on s’est oublié soi-même pour l’être aimé.

Et l’amour maternel, qui semble si évident on en parle ? quand on devient maman, on s’oublie pour que son enfant soit le plus heureux possible…

Mon bavardage est bien décousu dans ce billet, peut-être est-ce aussi toutes ces sorties au cinéma qui ne font que faire travailler encore mes méninges jamais fatiguées.

Tous ces films en ce moment qui abordent le sujet de l’amour,  avez-vous vu A star is born, Un homme pressé, Le Jeu, Le Grand Bain Mauvaises Herbes? Toutes ces histoires projetées sur l’écran pour nous rappeler combien il est important d’aimer, de prendre le temps d’aimer….. et combien il est délicat de trouver la bonne façon d’aimer …

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Crédits images: Pinterest

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Juste la fin du monde

Comme je vous l’avais annoncé voici mon article sur le dernier film de Xavier Dolan dont l’immense génie n’est plus à clamer après sa performance dans Mommy .
Ce film m’a, « traversée » comme si cette histoire je la connaissais déjà.

Comme si un souvenir refaisait surface… Je pense que toutes les personnes ayant un vécu familial douloureux ou particulier se reconnaîtront dans cette histoire.

J’avais besoin d’exprimer tout mon ressenti par rapport à cette histoire, qui pourrait d’ailleurs être, mon histoire, ou peut-être la vôtre….

Le synopsis:

Après douze ans d’absence, un écrivain , de 34 ans retourne dans son village natal pour annoncer à sa famille sa mort prochaine.
Ceux sont des retrouvailles avec le cercle familial où l’on se dit l’amour que l’on se porte à travers les éternelles querelles, et où l’on dit, malgré nous, les rancoeurs qui parlent au nom du doute et de la solitude.
On retrouve dans ce film, même si effectivement, certains, ne mettent pas ce long métrage, au même niveau que Mommy, réalisé en 2014, et qui a été révélé comme un chef d’oeuvre, la même violence.
Une violence plus « sournoise », personnellement elle m’a projetée dans ma jeunesse, dans ma vie tout simplement.

Connaissez-vous des familles qui ne savent pas communiquer, qui ne savent pas exprimer leur amour, si ce n’est qu’à travers les cris, les réflexions désobligeantes, les humiliations, l’incompréhension, l’absence d’écoute, l’absence d’encouragement…
L’impossibilité de communiquer au sein de sa propre famille fait des ravages psychologiques irréparables et qui marquent à jamais.
Ce qui est bien montré dans ce film c’est comment le déplacement d’un seul membre de la famille peut disloquer la fratrie et rompre le cercle familial.
Mais le départ d’un membre de la fratrie ne vient en aucun cas changer le fonctionnement toxique et étouffant de la dite famille.
D’ailleurs, cette famille, se pose-t-elle même la question « mais pourquoi il ou elle est parti (e)?
Quand vous revenez au « bercail » vous avez cette impression bizarre d’être à la fois dans le cercle et hors du cercle. Vous vous rendez compte que rien n’a changé, vous avez l’impression de revenir d’une autre planète. Vous êtes abasourdi, bouleversé, ému, malheureux, conscient que le temps passé n’a rien modifié, et que le temps ne se rattrape jamais.
A un moment donné, prendre la décision de vivre sa propre vie, de suivre son propre chemin, parce que vous ne parvenez pas à vous épanouir dans votre « clan », qui vous cloue au mur est à la fois salvateur mais extrêmement douloureux.
Nous avons tous besoin d’être compris par les siens, d’être reconnus par les siens, nous avons tous besoin d’être légitimes.
Et si on parvient à couper le cordon, à mener notre vie et retrouver une forme d’équilibre et de réussite, il faut savoir que la famille laissée derrière est restée la même, figée dans le même fonctionnement. Rien n’a changé, mais vous vous avez changé.
Ce qui est bien montré, filmé habilement et avec génie par Xavier Dolan, c’est que le fils qui revient, retrouve, les pièces d’échec, aux mêmes endroits, comme une partie qu’on a abandonnée ou remise à plus tard.
Ce film montre que l’absence, la fuite, réduisent votre souffrance, mais qu’elle demeure en vous, puisque malgré vous, vous continuez à penser que peut-être le temps, viendra restaurer ce manque de communication, que vous assimilez souvent à un manque d’amour.
Mais c’est faux, le retour en arrière, vous fait souvent constater que la poussière est toujours là, bien cachée sous le tapis. Et que les échanges tournent toujours autour des mêmes thèmes dans le film ce sont « les dimanches » dans d’autres familles ce sera « la tarte aux prunes de Mémère » Et vous repartez le coeur gros sur la pointe des pieds, sans avoir pu lâcher ce que vous aviez à dire, et qui vous tenez à coeur d’exprimer.

Ce que m’a dit ce film, c’est que les blessures familiales ne se guérissent jamais. L’éclatement d’une fratrie ne se répare jamais, que dans une famille non communicante qui s’agite, qui n’exprime son désarroi que par la violence, rien n’est réparable.
Ce film est pour moi, un très bon film, comme d’habitude la manière de filmer de Xavier Dolan nous coupe la respiration.

Certains disent qu’il y a des longueurs dans ce film, mais ces longueurs, ces silences sont obligatoires. Ils expriment le malaise, la difficulté à communiquer, la solitude de chacun…
Tout le monde est réuni mais chacun est seul.

Le talent des acteurs n’est plus à démontrer. Gaspard Ulliel, dans le rôle de Louis, le fils qui quitte la maison 12 ans plutôt, est magistral, la casquette vissée sur la tête, nous avons l’impression qu’il est encore le jeune homme qui est partie 12 ans plus tôt. Son regard de loup est rempli de larmes, de questionnement, de nostalgie…
C’est souvent sur celui qui part que, dans les familles, on fait porter la culpabilité du malaise.

Nathalie Baye, joue le rôle de la mère, qui veut absolument se persuader que tout va bien, surexcitée, bavarde, excentrique, perdue, face à ses enfants avec lesquels elle ne peut communiquer ensemble, comme si elle ne pouvait le faire qu’avec chacun d’entre eux, à tour de rôle.

 

Léa Seydoux, merveilleuse dans le rôle de la petite soeur qui retrouve son grand frère, son héros et qui ne comprend pas cet abandon et qui veut comprendre et n’a trouvé de solutions, de réponses qu’à travers la toxicomanie et la défonce.

 

 

Vincent Cassel, Antoine, encore plus violent et méchant, parce qu’il n’a pu trouvé, lui, le courage de partir, il n’a pas su jouer le rôle de l’aîné, de protéger, alors il en veut à tout le monde alors que c’est avec lui-même qu’il est en guerre.

Marion Cotillard, joue Catherine, la femme d’Antoine, très juste dans ce rôle, abasourdie, elle donne l’impression de ramasser de la vaisselle brisée au sol tout le long du film.
De son regard immense, profond, triste, elle a l’air de découvrir la réalité de la famille dont elle fait maintenant partie…

Ce film est, à mon sens, à voir si vous aimez Xavier Dolan, ce réalisateur est un génie, mais comme un artiste peintre, il ne doit pas vous présenter toujours les mêmes peintures sinon quel intérêt?
Tous les sujets abordés par Xavier Dolan sont chargés d’émotion et de douleur, tous sont intéressants, tous ont la même signature et ne peuvent laisser indifférents.
Gabriel Yared avait composé la bande originale de Tom à la ferme en 2012, mais lui et Xavier Dolan ne s’étaient jamais rencontrés pendant cette collaboration, travaillant chacun de part et d’autre de l’Atlantique.
Ils se sont finalement retrouvés à Los Angeles pour la post-production de Juste la fin du monde, où un studio de fortune a été installé, dans la maison de l’acteur/chanteur Robert Schwartzman. Cela donne une bande originale superbe.

Voilà, j’arrive au bout de mon post, espérant vous avoir intéressés par mon ressenti, même si vous avez peur de la déception, allez voir ce film, tout à fait singulier et qui vous marquera, j’en suis certaine.
Laissez-vous porter par l’émotion, par les images, les regards.

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Je vous laisse découvrir la Bande Annonce

Crédits photos: Allociné

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