« Passer mon amour à la machine »

En ce moment, cette phrase d’Alain Souchon me revient aux lèvres car je suis en plein questionnement concernant l’amour. A 60 ans je pense tout de même avoir fait le tour de la question, mais le verbe aimer ne veut pas forcément signifier la même chose pour tous, et nous sommes certains, pour la plupart, que ce verbe aimer se conjugue au pluriel.

Ce que je sais aussi, c’est que l’amour est comme un nuage, il peut prendre diverses formes, et diverses couleurs, il peut nous émerveiller sur fond de ciel bleu comme il peut nous attrister et nous amener de la pluie…

Ephémère, durable, une chimère, une évidence, un besoin, une crampe d’estomac, un vertige…qu’est ce que l’amour? On ne peut réellement le définir mais ce qui est certain c’est que l’on ne peut pas vivre sans. Le bonheur existe-t-il sans amour? A quoi bon posséder des biens matériels, de l’argent si l’on ne partage cela avec personne. Au bout d’un long chemin comme le mien, après de multiples échecs qui m’ont brisé le coeur et l’âme j’ai décidé de renoncer à le trouver…Sûrement de guerre lasse, à force de mes échecs successifs, de maladresses commises, de désillusions, je m’en suis fait  une raison, mais renoncer à l’amour en couple ne veut pas dire se retrancher du monde et cesser d’en donner autour de soi, l’amour ne se construit pas qu’à deux, l’amour est inscrit dans la vie, dans tout ce qui nous entoure.

Aujourd’hui je trouve mon bonheur simplement en me disant que ma maladie ne m’a pas encore tuée, que j’ai pu voir grandir ma fille et la voir devenir une jolie femme et bientôt je la serrerais contre mon coeur à son mariage. Je ne suis donc pas seule. Que les léchouilles de mes chiens et de mes chats que j’adore me motivent pour me lever le matin, que mon tapis magique de yoga me transporte à chaque fois que je le déroule, que la nature me ravit toujours autant en n’importe quelle saison et qu’il n’y a aucune raison de voir la morosité partout. Je n’ai pas d’amour de couple mais j’aime et c’est en fait cela qui compte….

Ce qui compte c’est de garder en moi cette curiosité qui m’anime, cette envie de rencontrer les autres, sans être aigrie, ce qui compte, c’est de cesser de culpabiliser pour un amour que je n’ai pas su trouver, ou simplement su garder. Peut-être ne suis-je pas toujours responsable du malheur qui frappe?

On ne pourra jamais « faire blanchir son amour à la machine » ce qui est perdu est perdu et malgré toute l’énergie que j’ai pu y mettre, mon histoire d’amour, mon mariage, ma vie de couple s’arrêtent, ici et maintenant, à l’aube de mes 60 ans après 15 ans de vie commune.

Il me  faut tourner la page et aller de l’avant et surtout me convaincre qu’aujourd’hui je n’ai plus le temps pour les larmes, je n’ai plus que le temps qui reste, si court, et qu’il faut dire oui à la vie et continuer le chemin en chérissant ce que l’on a, en souriant à l’idée que la vie n’est pas finie.

Je me rends aujourd’hui vraiment compte qu’après tous ces chagrins accumulés au fil de la vie et depuis l’abandon de ma mère, que, ce qui m’a rendue forte, ce qui m’a permis de tenir debout, c’est mon esprit curieux, ma soif d’apprendre et de découvrir. J’ai vécu ma vie avec tant de parcimonie que je n’ai pas encore les poches assez remplies de jolis souvenirs, il me reste encore tant de jolis paysages à découvrir, tant de livres à lire, tant de sourires à croiser, tant de films à aller voir, tant de sentiers à parcourir avec mes chiens sur mes talons, tant d’enfants à consoler, tant de pages à écrire….

Aujourd’hui après tant de chemins parcourus, en quête d’un bel amour sincère et durable j’ai décidé de poser mes valises et de ne plus rien chercher, ni ne plus rien attendre. Je commence à enfin prendre conscience réellement que j’ai tellement aimé les hommes de ma vie que je me suis oubliée moi-même en chemin.

J’ai oublié ce que je voulais vraiment et ce que je valais vraiment. Le hasard, je n’y crois pas vraiment, je pense que chaque rencontre nous est destinée. Mon histoire personnelle m’a conduite à toujours me tourner vers l’inverse de ce qu’il me fallait et j’ai pris conscience qu’avant de choisir j’étais choisie, que j’avais besoin qu’on est besoin de moi et l’attente d’être aimée était si forte que je n’attirais que les hommes qui n’étaient pas faits pour moi.

Comme si l’abandon de mes parents, le manque d’amour filial, la mésestime de moi-même qui en a découlé,  me dictaient les mauvais choix jusqu’au dernier. Doit-on pour cela cesser d’aimer? Mon dernier compagnon a partagé ma vie 15 ans c’est un long parcours et aujourd’hui avec le recul après une séparation douloureuse et effilochée, je prends conscience que cet amour là n’était pas non plus pour moi puisque j’ai courbé le dos pendant ces quinze années en acceptant des compromis et des sacrifices qu’une autre femme que moi n’aurait jamais supportés.

Pourquoi l’amour et moi ne sommes-nous pas compatibles? Aujourd’hui, je sais que je finirais mon chemin seule, car je ne suis pas du genre à m’inscrire sur des sites de rencontres et que surtout je n’ai plus suffisamment confiance en moi, en mon propre jugement en matière amoureuse. Trop de blessures me font penser que jamais plus je ne rencontrerais un homme capable de me rendre heureuse et je doute aujourd’hui de ma capacité à rendre un homme heureux.

Voilà mon bilan de vie, et mieux vaut le faire le plus tôt possible pour en tirer un enseignement afin que le chemin que l’on a devant soi soit le plus ensoleillé, le plus lumineux et le plus joyeux possible.

Je vous souhaite un très bel amour.

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9 thoughts on “« Passer mon amour à la machine »

  1. Un article vrai et très touchant. Il existe plein de différentes sortes d’amour <3
    Et tu le sais que je t'aime du plus profond de mon coeur.
    Biz Jeny

  2. Très bel article qui me parle vraiment puisque je suis (presque) dans la même situation que toi. Et si je puis me permettre, tu ne fais pas tes 60 ans… Bonne journée à toi et prends soin de toi et profite des bons moments, c’est ce qui compte le plus.

    1. Oh ma douce Sylvie, même en transit tu as pris le temps de me lire, je suis heureuse que l’article te plaise mais attristée d’apprendre que tu es plus ou moins dans la même situation…j’imagine que cela doit être douloureux mais je sais que ta lumière intérieure, ta fougue, ton appétit pour la vie sauront te préserver et te porter plus loin sur ton chemin, car tu es le bonheur à toi toute seule, le sais-tu seulement, tu rayonnes tellement, qui ne pourrait pas t’aimer? Profites de tous ces instants de bonheur, de paix, de joie dans ton petit lagon les pieds dans l’eau auprès de ton frère et reviens pleine d’énergie nouvelle. Prends soin de toi, tu es si belle…

  3. Que de beaux mots pour décrire ce que tu ressens à un moment de ta vie…
    L’amour c’est des rencontres, des amies, des personnes qui seront toujours là pour toi dans les bons moments comme les mauvais.
    Même si la distance nous sépare, je pense souvent à toi. Tu mérite d’être heureuse.
    L’Auvergnate t’embrasse très fort.

    1. Merci mon Eliane, dis-moi quand pourrons nous nous voir un peu? La vie passe si vite, un an déjà que nous sommes amies….

  4. Je ne connais pas Syl37, je la salue néanmoins. J’ai pris le temps de te lire ma chérie. Ton cœur parle. Tu l’entends. Tes paroles semblent apaisées. Et c’est l’essentiel. Quelque soit ton chemin, de savoir s’écouter, et tirer les leçons de vie de ses expériences. Oui, la vie est à croquer, oui la curiosité nous chatouille pour aller voir toujours plus loin ce qu’il reste à découvrir…. Je t’embrasse bien fort

    1. Oh ma Sylvie toujours en équilibre je pensais que c’était toi la syl37 une fidèle de mon blog à qui j’ai livré une réponse bien personnelle en tout cas je suis heureuse de savoir que toi tu n’es pas encore à l’heure du bilan et que ton amour….à deux se porte bien. Profites au maximum de ces beaux instants de vie, de nature, et de partage familial là-bas qui vont te rendre encore plus belle et plus généreuse, car le bonheur est contagieux heureusement que le malheur ne l’est pas! Je t’embrasse fort et je continue chaque jour à dérouler mon tapis…même si ce n’est parfois que pour saluer le soleil et que la force me manque à force de ne pas dormir….

      1. Oui, il y a deux Sylvie ;-)) : une « en équilibre » actuellement au bord d’un lagon et l’autre (moi-même) en Touraine…

    2. Effectivement, Je suis aussi une Sylvie mais pas au bord d’un lagon, plutôt en Touraine, ce qui en quand même moins dépaysant…. bon séjour où que tu sois :

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